Il nagea plus vite qu’il ne l’avait fait durant toute sa vie, restant près de la surface pour éviter de perdre trop de temps et restreignant son temps de chasse au minimum pour être sur d’arriver le plus vite possible. En un peu moins d’une journée, il parvint à la surface d’Uranto.il s’enfonça alors dans la mer, à la recherche d’un groupe de nangwaiâs émissaires. Il se mit alors à chanter à tu tête, laissant transparaître dans ses sons son empressement. Il fallut moins de cinq minutes pour qu’il entendu une réponse. Un nangwaiâ, seul mais énorme, s’approcha de lui et lui demanda la raison de son appel affolé. Gaer lui fit une brève description de la situation à Abydos et son congénère, comprenant l’urgence de la situation, s’enfonça rapidement à grands coups de nageoire dans les profondeurs abyssales de l’océan, là où se dresse la mystérieuse cité d’Uranto. Gaer remonta à la surface, attendant le retour du messager.
Dix minutes.
Il n’était toujours pas là. Gaer était stressé mais tentait de se rationaliser. Il ignorait à quelle profondeur se trouvait exactement la cité royale, mais il savait qu’elle avait été creusée au fond de la mère, sur une faille océanique. Le messager, malgré la vitesse à laquelle il se déplaçait, n’était probablement pas encore arrivé, ou arrivé incessamment sous peu. Il avait sûrement le temps d’aller chasser. En effet, durant le trajet, aussi court soit il depuis l’Etolie, il s’était restreint côté nourriture. Il se mit donc en quête d’une quelconque source de nourriture qui pourrait calmer son estomac qui n’était plus habitué au jeun depuis qu’il vivait à Abydos.
Vingt cinq minutes.
Toujours pas de nouvelles. C’est fou comme le coin est désert. Il n’y a presque pas de poissons, encore moins de requins. Gaer avait seulement croisé un groupe de baleines. C’est très rare d’en voir dans le coin car elles évitent la zone. En effet, les gros nangwaiâs des profondeurs aiment à se nourrir de baleines. Elles sont faciles à repérer car elles chantent, et ne sont pas aussi rapide, ni dotées de moyen de se battre, que les congénères de Gaer. Il avait tout de même réussi à trouver des calamars, sûrement la raison de la présence des baleines dans cette zone, et s’en était régalé.
Cinquante minutes.
Gaer frôlait l’hystérie. Mais que pouvait bien faire le messager ? Il c’était perdu en route ? Les royaux ne se laissaient pas convaincre ? Mais il n’avait pas le temps de discuter avec des mammifères marins millénaires ! Les membres de sa colonies, ses frères et sœurs, ses amis, seraient certainement bientôt envoyés à l’assaut contre les Xender. Malgré l’absence d’une marine efficace comparé à leur armée de terre, ils disposaient d’une technologie et d’une force de frappe sans égal dans le monde connu. En tout cas cela avait été le cas jusqu’à présent. Soudain, un bruit retint son attention.
Il s’agissait d’un son grave, plat, et très long. Surpris, il mit la tête sous l’eau pour voir d’où il venait et fit quelques mouvements pour s’éloigner de la surface. Et là, il les vit. Il y avait en premier le messager qu’il avait rencontré tout à l’heure, puis, plus profond, deux énormes ombres noires. Gaer ouvrit grands les yeux. Le messager ouvrit la discussion.
Jeune Gaer d’Abydos, ses majestés royales vous font l’insigne honneur de leur présence à la surface.
En effet, se tenait devant lui deux énormes, non, gigantesques nangwaiâs. Il savait bien que les siens ne cessaient jamais de grandir, mais là il avait du mal à y croire. Aussitôt, l’un des deux prit la parole, de la même voix grave et plate qu‘il avait entendu tout à l‘heure.
Nous avons été informé de la situation en Etolie, jeune Gaer d’Abydos, et sommes profondément navrés que cet humain ai imposé à votre colonie de mener cette attaque. Nous aurions préféré qu’il vienne nous voir ici, mais nous comprenons que notre proximité avec la ville des pirates soit un obstacle pour eux.
Votre colonie n’est pas de taille face à l’armée Xender. D’autant plus qu’ils rêvent de disséquer un des nôtres pour l’étudier et l’exposer au monde entier. Je vais donc envoyer un groupe de nangwaiâs chasseurs d’Uranto. Leurs écailles devraient être aussi dures que le fer des bateaux Xender, et leurs griffes et leurs crocs beaucoup plus acérés que leurs balles et leurs harpons.
Gaer était bouche bée. Cependant, malgré la forte émotion qu’il ressentait de voir le couple royal et qu’il lui parle en face à face, il restait un petit problème à régler.
Honorables royaux, je suis infiniment heureux de votre réponse à notre requête. Cependant, j’aimerais souligné l’urgence de la situation en Etolie.
L’autre gigantesque royal, qui devait être la reine au son de sa voix un petit peu plus aigue, lui coupa la parole.
Les chasseurs vous attendront près des côtes d’Abydos bien avant que vous ne soyez prêt. Maintenant retourne informer ton eregiaur de notre réponse.
Après avoir parlés, le roi et la reine retournèrent aux profondeurs, laissant Gaer seul avec l’émissaire. Alors que Gaer allait lui-même partir, l’émissaire parla.
Je ne me réjouirais pas trop vite à votre place. Même si vous gagner la guerre contre Xender, et conquérez ses plages, ces humains ne lâcheront pas prise. Cela aura de très grande conséquence de part le monde.
Puis ce fut au tour du messager de quitter la surface pour retourner aux profondeurs abyssales. Gaer resta là, immobile, réfléchissant aux propos du messager. Qu’avait il pu bien vouloir dire ? Gaer se mit finalement à nager vers Abydos. Il n’avait pas le temps pour réfléchir pour le moment.