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Invité

Gaer se trouvait à présent en pleine mer, seul, à mi chemin entre Abydos et Uranto. Seules les falaises de Léros dépassaient un peu de l‘horizon bleu. Il serait à destination dans à peu près une journée. Mais une fois arrivé là bas, il savait qu’il ne pourrait pas descendre jusqu’à la cité. En effet, malgré son âge assez avancé comparé aux hommes, il n’était encore qu’un enfant pour son peuple. De plus, son organisme ne résisterait pas à une plongée dans les profondeurs abyssales où avait été creusée Uranto. Et puis il doutait fort de pouvoir tenir en apnée le temps du voyage, avertir le couple, attendre sa décision, et remonter à la surface. Mais il n’aurait pas à résoudre ce problème. De nombreux groupes nageaient près de la cité, plus ou moins en surface, certains membres servants d’émissaires à temps complet. Ainsi il pourrait transmettre, le message. Quoi que la situation était un peu différente que d’habitude. Et puis il se devait de faire vite, car le roi allait sûrement prendre régulièrement des nouvelles de l’Eregiaur pour savoir comment avance les préparations de l’attaque des côtes de Xender. Tout ça le rendait extrêmement nerveux et le forçait à accélérer la cadence aussi vite qu’il le pouvait.

C’était la première fois qu’il se retrouvait seul dans l’océan. Non pas qu’il était perdu, mais la solitude était une expérience nouvelle pour lui, et ce n’était pas des plus agréable. Son peuple, malgré son apparence bourrue et peu sociable, est un peuple, groupé, uni , et soudé. Se retrouvé ainsi seul dans l’infini de l’océan étant assez grisant pour Gaer.

*Vivement que je sois arrivé, que je puisse parler à quelqu’un. Je ne savais pas que se retrouver seul pouvait être aussi douloureux pour l’esprit. Comme font ces humains pour supporter ça ? Ils vivent ensemble dans de grandes cités, mais la plupart sont seuls. Mmh, cela pourrait être une bonne idée, proposer à tous les humains seuls d’Abydos de faire connaissance avec d’autres gens, et surtout des nangwaiâs. Cela pourrait permettre de se mettre d’autres humains dans la poche.*

Gaer continua sa route. Il était encore loin d’Uranto. Et la route serait encore longue avant qu’il rencontre un visage amical. Bien sur il y avait quelques navires, pirates surtout. Gaer, comme tous les siens, avait consigne de les éviter. Les pirates, malgré leur comportement un peu, brutal parfois, leur assurais une protection et une tranquillité conséquente.

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Gaer n’en revenait toujours pas d’avoir rencontré, de visu, ceux qui prévalaient sur tous les autres. Ceux qui avaient vu des choses qu’aucun autre ne pouvait imaginer. Leur mémoire devait contenir des choses formidables. Imaginés un peu. Le couple royal, même si peu de personnes connaissaient leur âge exact, avait plus de milles ans. Il se demandait bien ce que devaient se dire les deux royaux le soir. Des anecdotes qui ne sont peut être même pas dans les livres humains. C’est vrai ça. Peu d’humains connaissent les profondeurs, ils restent le domaine quasi exclusif des congénères de Gaer, et c’était tant mieux. Cette caractéristique les rapprochais d’un autre peuple, mais que Gaer méconnaissait : les elfes. Il n’en avait jamais vu de sa vie, mais en avait vu des représentations. Même s’il doutait de l’objectivité de l’artiste, même les représentations d’elfe impose le respect. Cela doit être à cause des réactions qu’ils provoquent chez certains hommes, notamment les artistes. Gaer aimerait que son peuple et les elfes établissent des contacts. Cela ne serait pas du tout pareil qu’avec les hommes, qui jusqu’alors ont plutôt été exploités qu’alliés avec les nangwaiâs. Cela ne serait sûrement pas le cas avec les elfes. Bien que certains hommes, à l’instar du roi d’Abydos, commencent à changer la donne. Il y aurait bien aussi les nains, mais ceux-ci sont encore plus méconnus par le peuple de la mer. Gaer ne sait presque rien d’eux, si ce n’est qu’ils érigent l’honneur en principe de base de leur nation. Les relations risqueraient d’être tendus avec les nains, car même si les nangwaiâs sont plutôt, comment dire, dénués d’émotions, même si ce n’est qu’une apparence, ils tolèrent mal les outrages qui leurs sont faits, à moins, bien sur, que cela soit à leur avantage. C’est étrange comme les peuples s’évitent. Les nains restent dans les montagnes, les humains dans les plaines, et les elfes loin des humains et des nains. Et bien sur les nangwaiâs mais là c’est un problème plutôt biologique que culturel.

*Mais qu’est-ce que je fais à rêvasser seul au milieu de l’océan ? Suis-je devenu fou ? L’eregiaur doit sûrement attendre la réponse des royaux. Je dois me dépêcher.*

Gaer reprit donc sa nage, évitant de laisser son esprit se balader, cela altérant la vitesse de sa nage. Il restait malgré tout nerveux. Il ignorait tout de la guerre. Il savait que chez les humains c’était quelque chose de récurent, mais chez son peuple c’était quelque chose d’inconnu. Il y avait bien eu quelques rixes avec Xender et Gaya car ceux-ci avaient un peu mal, voir très mal dans certains cas, à l’arrivée des nangwaiâs sur leur territoire. Mais ceux-ci avaient appris leur leçon et avaient abandonnés ces terre peu accueillantes, et même leurs rivages. De toutes façon, il y avait plus de place dans l’océan que sur la terre, ça ils le savaient.

*J’espère que tout c’est bien passé durant mon absence.*

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